La saison bat son plein pour la crevette calédonienne. Pendant la période de confinement, le travail de conditionnement se poursuit dans l’usine
de Koohnê avec des mesures pour respecter les « gestes barrière ».
Précautions maximales
Mars-avril : la saison des crevettes bat son plein. A l’usine de la Sopac à Koohnê, toutes les mesures sont prises pour assurer le conditionnement des crustacés en provenance des bassins des fermes aquacoles de tout le pays. Avec des règles sanitaires très strictes en cette période de crise sanitaire, qui viennent s’ajouter à la rigueur habituelle.Lundi 30 mars : quelque huit tonnes de crevettes sont arrivées par camion pendant la nuit dans leurs containers de glace liquide. L’un en provenance d’une ferme aquacole de La Foa, l’autre de Poya.
L’usine de la Sopac à Koohnê conditionnel’ensemble des crevettes produites dans les fermes de Nouvelle-Calédonie, du Nord au Sud. Une grande partie de la production est destinée à l’export, avec de fidèlesclients au Japon, mais aussi aux États-Unis, en Australie et Nouvelle-Zélande ainsi que dans l’Hexagone. Le restant est dédié au marché local.
La première équipe, l’équipe qualité, est matinale. Ils sont six aujourd’hui au lieu des dix personnes habituelles. Il est 4h45, et les voilà déjà à l’entrée de l’usine, désormais fermée à toute personne étrangère au service. La directrice de l’usine, Anne Guillaumin-Gauthier les accueille avec un bon mot, thermomètre frontal à infra-rouges à la main. Pas question de faire entrer une personne fiévreuse dans l’usine, la mesure a été prise avant même l’apparition du premier cas de Covid-19 positif en Nouvelle-Calédonie.
Chacun est invité à se laver les mains au distributeur de gel hydroalcoolique installé devant l’entrée depuis le début du confinement. Le passage par le vestiaire permet de s’équiper d’un pantalon, d’un pull, d’une surveste, l’ensemble étant protégé par une blouse qui est lavée chaque jour par une entreprise locale.
En raison de la fermeture des hôtels, la Sopac est actuellement le seul client de cette société implantée à Koohnê. L’entrée dans le vestiaire est restreinteà dix personnes afin de respecter les mesures barrière. Chaque employé possède ses propres bottes. Des gants, une cagoule, des manchettes pour protéger les avant-bras viennent compléter la tenue, des équipements de protection individuelle qui sont jetables et changés à chacune des sorties de l’usine, pour les pauses-repas notamment. Ces mesures d’hygiène s’appliquent tout au long de la saison. L’usine embauche chaque année, en plus du personnel d’encadrement de vingt permanents, près de cent quatre-vingts personnes pour la saison qui dure environ 8 mois. Parmi ce personnel saisonnier, beaucoup de femmes des villages et tribus des environs et même de la côte Est. Habituellement, deux équipes se succèdent en cette période de forte production : une la journée, l’autre en soirée à partir de 14h. Là, avec des équipes restreintes en raison des craintes des employés ou de leur entourage, l’usine fonctionne avec une équipe de volontaires. (lire la suite en pdf)